Pour son premier évent de l’année 2024, l’association Bouleau a frappé fort en réunissant trois entrepreneures inspirantes du Jorat: l’agricultrice Anne Chenevard, la cheffe de cuisine Laura Rod et la bûcheronne et cheffe d’entreprise Amanda Crisinel-Ruch. Nous les avons invitées autour d’une table ronde sur le concept du Fishbowl. 🐡! Allez, on te présente plus en détail ces trois super nanas qui nous ont captivés! 🦸‍♀️

Anne Chenevard: pour un lait plus équitable

Le 6 mars, dans la salle communale à deux pas de l’Auberge de Corcelles-le-Jorat, tout le monde est pendu aux lèvres d’Anne Chenevard, super-engagée pour la cause paysanne. Il faut dire qu’en pleine période de révolte de nos productrices et producteurs, il y a de quoi avoir la niaque! 💪 Anne, c’est un peu notre couteau suisse de la soirée. Ado, elle avait d’abord choisi de faire un CFC d’horticultrice, avant de se diriger vers les soins à la personne. Puis, en sachant que son frère ne s’intéressait pas à reprendre la ferme familiale, elle s’est finalement lancée dans un CFC accéléré d’agricultrice. Aujourd’hui, elle travaille dans sa ferme laitière et a gardé son poste d’infirmière à 20% au CHUV.

Tu as sûrement déjà entendu parler d’elle en tant que présidente de l’association Faire Swiss, qui gère le projet «lait équitable ». 🐄 Comme son nom l’indique, il s’agit d’un lait local vendu à un prix plus juste pour les productrices et producteurs. Anne nous inspire sur bien des points pendant la soirée. Elle nous explique notamment pourquoi, pour elle, le fait d’être une femme dirigeant un domaine agricole ne devrait plus être un sujet d’étonnement, voire de discussion! Dans son village de Corcelles-le-Jorat, il y aura bientôt davantage de femmes que d’hommes à la tête des exploitations. Un véritable métier de femmes quoi! On rit aussi bien quand elle nous livre quelques détails de son quotidien. Elle n’aime pas trop être vue comme une superwoman et avoue qu’à force d’être sur tous les fronts, elle zappe parfois des petites choses de tous les jours, telles que le goûter des enfants ou les courses. Que l’on soit engagé dans une cause ou pas, on a finalement toutes et tous les mêmes problèmes. 🤷‍♀️

Laura Rod: une histoire de partage

Quand on arrive chez Laura, dans l’Auberge ben ouais de Corcelles-le-Jorat, on se sent un peu à la maison. Apparemment, les personnes présentes ce soir ont vraiment toutes apprécié cette ambiance chaleureuse. Le lieu est à l’image de la patronne, qui le gère avec deux associés, dont son mari. Laura a réellement un tempérament de feu, elle parle en faisant de grands gestes et rit aux éclats, surtout quand elle se reconnaît dans les anecdotes du quotidien d’Anne. Derrière cette joie de vivre, elle confie à quel point ça a été dur pour elle de devoir faire comprendre sa vocation de cheffe de cuisine à ses parents. Mais elle y est arrivée et a même brillé dans son parcours jusqu’à devenir la première femme du canton de Vaud au bénéfice d’une maîtrise fédérale de chef de cuisine. 🤩 Aujourd’hui, elle consacre beaucoup de son temps à former les nouvelles générations. Partager de bons petits plats, mais aussi ses connaissances: ça reflète bien la générosité de Laura. Lors de l’évent Bouleau, les personnes présentes apprennent que Laura a dû revenir sur sa décision d’offrir un lieu de rencontre aux habitantes et habitants en ouvrant l’établissement non-stop en journée, car son bénéfice ne couvrait pas ses charges. Les habitudes de consommation ont bel et bien changé, même dans nos petits villages. Une chose est sûre: les gourmets présents ce soir-là se souviendront des délicieux plats servis par Laura et sa collègue Carole au moment de l’apéritif. 😋

Amanda Crisinel-Ruch: tout est dans le caractère

Comment être discrète tout en dégageant une présence naturelle? Eh bien, demande à Amanda Crisinel-Ruch! Elle pèse ses mots, mais quand elle prend la parole, on a vraiment envie de l’écouter et on reste scotché! Depuis toute petite, Amanda savait qu’elle voulait être bûcheronne, elle a donc tout naturellement effectué un CFC dans cette voie. Puis, elle a œuvré en tant que garde forestière. 🌳 Aujourd’hui, elle dirige, avec son frère, l’Entreprise Forestière Daniel Ruch SA, fondée par ses parents. Tandis que son frère s’occupe de l’administration, c’est Amanda qui gère la quarantaine de bûcherons qu’ils emploient. Elle confesse ressentir parfois du stress et mal dormir la nuit, quand elle s’inquiète de décrocher assez de travail pour verser tous ces salaires. 😱 C’est aussi un challenge de séparer la vie privée et professionnelle quand toute la famille, ainsi que son mari, bossent dans la même boîte. Mais Amanda est passionnée, si bien qu’elle visite régulièrement les chantiers en forêt durant les week-ends. On en apprend aussi plus sur l’agroforesterie, un univers important pour la Suisse et toutes ses forêts, mais moins connu du grand public.

Toutes les personnes présentes le 6 mars sont vraiment impressionnées par la personnalité d’Amanda. D’autant plus lorsqu’elle confie que c’est grâce à cette force de caractère 💪 qu’elle a pu et qu’elle peut encore s’imposer dans un monde d’hommes. Comparé aux milieux professionnels d’Anne et de Laura qui se sont féminisés il y a déjà quelques années, c’est un peu plus récent et encore rare de croiser des femmes dans celui d’Amanda.

Tout le monde est concerné

Les discussions de notre table ronde ont beaucoup tourné autour du commerce local, un sujet qui touche nos trois intervenantes (eh oui, même le bois suisse subit la concurrence étrangère! 😭) On retient que tous les gestes comptent et que si toutes les consommatrices et tous les consommateurs pouvaient un peu mieux aligner leurs valeurs et leurs actes, le monde serait déjà meilleur! Comme le rappelle Anne, il est trop tard pour faire des gestes pour la planète, 🌍 à l’heure de la crise climatique, on doit prendre nos responsabilités pour notre propre bien-être et notre santé. L’éducation a souvent été évoquée comme une solution d’avenir pour une meilleure gestion des ressources et la préservation de l’environnement.

Le Jorat, ça rassemble

Bouleau reste Bouleau, même si on est passé au statut d’association en début d’année. Et on ne pouvait pas s’empêcher d’inviter notre beau Jorat dans les discussions. L’attachement à la région représente un autre point commun entre les trois intervenantes et le comité de Bouleau. Amanda a même dit qu’en parlant du Jorat, on la touche droit au cœur. ❤️ Anne relève aussi à quel point les habitantes et habitants du Jorat s’y sentent bien, puisqu’elle a gardé des contacts avec des amis d’enfance ayant, comme elle, grandi à Corcelles-le-Jorat et ses alentours. Quant à Laura, elle s’y est installée il y a une dizaine d’années et, assez vite, elle a senti que ce serait pour la vie. Elle nous confie même qu’elle redoutait de devoir un jour choisir entre un amoureux et sa région de cœur! Par chance, elle a rencontré son mari agriculteur à Corcelles-le-Jorat. L’amour est dans le pré joratois, ben ouais! 😍